Le casque de boguet et son effet

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unesse (et cela commence à dater), les jeunes roulaient en boguet. Rare de nos jours, le boguet était, à l’époque, un « must » pour nous autres adolescents : tout jeune qui se respecte se devait d’avoir un tel empoisonneur d’atmosphère. C’était un symbole d’indépendance et de liberté. La plus grande admiration allait à ceux d’entre nous qui entreprenaient une tournée de plusieurs jours à travers la Suisse sur leur Puch Maxi, Piaggio Ciao, Pony ou Belmondo.

Ce sentiment de liberté absolue ne connaissait qu’une restriction : le port du casque obligatoire. C’est en 1981 que celui-ci a été introduit pour les cyclomotoristes. Par égard pour notre crinière, notre génération ne le portait toutefois qu’à contrecœur. A l’inverse des quelques hommes âgés du village, qui se fichaient éperdument de cette obligation. La police semblait le tolérer. Seuls les jeunes étaient surveillés. C’est du moins ce que nous croyions.

Quoi qu’on en dise, le port du casque obligatoire faisait sens. Un peu moins de dix ans plus tard, il a été introduit pour les motos. Grâce au casque et à d’autres mesures de sécurité, le nombre de victimes de la route a baissé de 80 pour cent depuis 1970 et les accidents graves sont devenus plus rares sur les routes suisses. C’est remarquable, car, durant la même période, la population résidente a augmenté de quelque 20 pour cent et la circulation de plus de 100 pour cent.

Des exigences plus sévères ou des valeurs limite plus basses ont du bon, y compris sur les chantiers. Mais pas dans tous les cas. HAP, VME, chrome, nitrites, ammonium et quartz font régulièrement l’objet de discussions en vue d’abaisser les valeurs limite. Même là où il a été montré que les concentrations actuellement admises n’ont pas de conséquences négatives pour le personnel de chantier, la population générale ou l’environnement. Ce qui devrait être utile devient alors nocif : les coûts augmentent sans raison et certaines méthodes de construction sont fondamentalement remises en question. Ne dit-on pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions ? Il convient donc de faire preuve de prudence avant de durcir les exigences.

De nouvelles règles ont toujours un effet. Mais pas toujours ou pas uniquement l’effet escompté ou attendu. Le port du casque obligatoire pour les cyclomotoristes a d’ailleurs, lui aussi, eu un effet secondaire imprévu : alors que les boguets étaient, auparavant fréquemment volés, le nombre de vols a implosé dès l’introduction de cette nouvelle obligation. Ce qui était parfaitement logique : aucun voleur n’avait un casque, qui lui aurait permis de rouler avec l’objet du délit.