Je ne t’aime plus

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Comme chacun le sait, les histoires d’amour ne sont pas toujours un long fleuve tranquille. Le sentiment amoureux peut s’éteindre ou se briser, être déçu ou même être bassement exploité. Les échecs amoureux peuvent nous accabler une vie entière. Et cela ne vaut pas seulement pour les humains, mais aussi pour les entreprises.

Dans la construction d’infrastructures, par exemple, une déception amoureuse peut devenir un vrai problème. A savoir lorsqu’un maître d’ouvrage important ne retient même plus une entreprise de construction particulière pour ses appels d’offres. La fin de la relation menace alors non seulement de briser le cœur de l’entreprise, mais carrément de lui briser la nuque.

Dans le cadre des adjudications de gré à gré ou d’une procédure sur invitation, le mandant est plus ou moins libre de décider avec qui il souhaite entamer une relation. Dans la procédure ouverte ou sélective, en revanche, le choix du partenaire fait l’objet de dispositions précises. La tentation d’éviter un mariage forcé sur la base d’une évaluation critique des critères de qualité est bien entendu élevée. Qui voudrait réitérer une relation qui avait déjà été difficile par le passé, dont la fiabilité et la qualité laissaient à désirer ou dans laquelle le partenaire affichait une autre culture de résolution de conflits ?

D’un autre coté, être systématiquement évité par un maître d’ouvrage important et, d’un jour à l’autre, ne plus recevoir de mandats de sa part peut avoir des conséquences dramatiques pour une entreprise. Et il n’y a guère de moyens de se défendre contre une telle attitude. Les alternatives sont souvent trop maigres, la dépendance vis-à-vis d’un seul client trop important. C’est précisément pour cela que nous avons absolument besoin de conditions de concurrence équitables et transparentes dans la construction d’infrastructures.

Le département des travaux publics du canton d’Argovie a développé un modèle remarquable, lui permettant d’intégrer dans l’évaluation des offres les performances et les expériences réalisées avec différentes entreprises de construction et bureaux d’études. Cela profite non seulement au canton, mais aussi aux entreprises qui fournissent une qualité élevée. Et cela favorise également une concurrence basée sur la qualité, que tous appellent de leurs vœux dans la construction d’infrastructures.

On peut faire des erreurs, tant dans sa vie privée que dans ses relations commerciales. Dans le cadre de bonnes relations, on peut aussi apprendre de ses erreurs. Pour cela, il faut savoir pardonner les erreurs. Le canton d’Argovie le fait d’ailleurs également dans le cadre de l’évaluation des offres. C’est ce que j’appelle entretenir de bonnes relations.