Visuellement convaincante

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L’affiche m’a littéralement sauté aux yeux. Je l’ai vue pour la première fois sur le quai de la gare, en cherchant un endroit stratégique pour monter dans le train. Sur l’affiche, on voit un homme qui vole directement dans le train, complètement libre et détendu. Une affiche visuellement convaincante, qui m’a également touché émotionnellement, quelques minutes plus tard, une fois assis dans le compartiment bondé. Sur l’affiche, on peut toutefois lire : « Ride trains, move mountains. Get abilionized ! » Pardon ?!

Alors que je suis pourtant moyenne doué pour les langues, je n’avais pas la moindre idée de ce que cela pouvait bien vouloir dire. Est-il question de chevaucher des trains ou de déplacer de montagnes ? Et, pour l’amour du ciel, qu’est-ce que cet « abilionized » ? Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir plus longtemps, mon train arrivant en gare. En descendant, j’avais la conviction que je ne maîtrisais tout simplement pas suffisamment l’anglais.

Dans la numérisation de la construction et le BIM, on trouve aussi quelques perles intéressantes : on y parle de plans de déroulement et d’informations de data drop projects, de BIM libraries avec des modules 3D, d’information delivery manuals, little BIM, open BIM ou encore de plans de coordination du BIM. Autant de termes probablement essentiels pour la construction de demain. Mais combien sont-ils, dans notre secteur, à vraiment maîtriser ce jargon ?

Le secteur suisse de la construction veut être prêt pour la prochaine révolution industrielle. La numérisation est sur toutes les lèvres. Mais rares sont ceux qui savent précisément quoi faire. Les maîtres d’ouvrages, les concepteurs et les entreprises de construction les plus dynamiques sont en première ligne. Ils ne veulent pas seulement être les premiers à profiter des nouvelles possibilités, mais veulent aussi participer à leur développement. D’autres s’efforcent d’abord de comprendre ce qui se trame. Ils sont très loin d’un activisme aveugle. D’autres encore ne s’en soucient pas le moins du monde. Les tendances vont et viennent.

Comme d’habitude, bien malin celui qui peut dire quelle sera, demain, la bonne stratégie. En tant qu’organisation professionnelle des constructeurs d’infrastructures, Infra Suisse veut contribuer à ce que ses membres restent à la pointe du progrès. Ils doivent comprendre ce qui est déjà possible et ce qui est encore de la musique d’avenir. C’est ce que nous ferons, par exemple, lors de la prochaine Journée Infra, à Lausanne. Parallèlement, nous voulons aussi veiller à mettre en œuvre des normes reconnues et réalistes. Alors seulement, la numérisation de la construction représentera une opportunité pour tous.

L’affiche qui m’avait frappé sur le quai de la gare vient d’ailleurs d’Abilio, une nouvelle plate-forme de mobilité d’une compagnie ferroviaire et d’un groupe technologique. Abilio propose une appli promettant de combiner très simplement TP, vélo, voiture, taxi, autopartage et déplacement à pied. C’est une belle appli, qui deviendra peut-être indispensable dans peu de temps. Mais pour l’instant, elle ne semble pas faire grand-chose de plus que n’importe quelle appli d’horaire. Wait and see.

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