Homme de ménage en équipe

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Prétendre que mes aptitudes ménagères sont développées est sans aucun doute présomptueux. Bien sûr, je m’efforce de me rendre utile, comme il sied à un homme moderne. Mon engagement va au-delà du simple vidage de poubelle et de l’évacuation des vieux verres. Ainsi, je cuisine de temps en temps, manie parfois le fer à repasser et nettoie la salle de bains ou les chambres. Depuis que ma femme et moi avons des enfants, les besoins en matière de lessive et de nettoyage ont augmenté de manière exponentielle.

Or, ce n’est pas seulement la quantité de travail supplémentaire qui est compliquée à gérer, mais aussi le fait que nos enfants ont précisément besoin de la salle de bains quand celle-ci doit être nettoyée. Il n’est donc pas rare que nous déplacions nos travaux de nettoyage tard en soirée. La réalisation des tâches ménagères en présence d’enfants présente des similitudes avec la construction d’infrastructures de transport. En Suisse, le trafic route et rail a augmenté de 30% depuis l’an 2000. Les infrastructures sont donc particulièrement sollicitées.

La pression du public pour maintenir la circulation malgré les mesures d’assainissement est élevée. De gros efforts sont donc fournis pour éviter le plus possible les désagréments liés aux travaux. Avec succès : les bouchons liés à des chantiers ont diminué. Les travaux en cours d’exploitation et de nuit sont toujours plus fréquents. Celui ou celle qui passe à côté d’un chantier nocturne, avec ses ballons lumineux, est souvent impressionné par l’engagement consenti.

De tels travaux de nuit sont un plus pour l’image des constructeurs de routes. Mais il y a aussi le revers de la médaille: ils dérangent le voisinage, sont complexes et coûteux, et entraînent une charge sociale, psychique et physique importante pour le personnel. Les PME de construction routière n’ont guère les capacités pour gérer ces chantiers nocturnes. Elles sont souvent dépassées et exclues du marché. Les maîtres d’ouvrage doivent être conscients de leur responsabilité sociale et économique et ne devraient recourir au travail de nuit que là où il n’est pas possible de faire autrement.

On ne marche pas sur un sol fraîchement lavé avant qu’il ne soit sec. Peut-être les enfants sontils encore un peu jeunes pour comprendre. Mais je suis convaincu qu’ils finiront par comprendre.